Bande dessinée: Tom Tirabosco, monstre beau
Enfin honoré par le festival BDFIL, le dessinateur genevois y exposera dès lundi ses desseins sauvages et son humanisme à poils longs. Rencontre en son atelier de Plainpalais.
Thierry Raboud
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Des dieux dorment debout derrière de grands vitrages. Dans cette halle éteinte sommeille la Collection des moulages de l’Université de Genève, bustes aux yeux de plâtre et beautés drapées qu’apprenaient à figurer les étudiants de l’Ecole de dessin, fondée en 1751. On n’y apprend plus à dessiner désormais, on designe. Alors le prof qui a son atelier juste en dessus a cofondé une académie nouvelle dédiée à son art, le neuvième.
Au bout de l’escalier puis du couloir, foin des natures mortes, des dieux de pierre et autres freaks à l’antique: le vivant reprend ses droits, un totem cachalot nous fait de l’œil. Atelier 103 parmi les nombreux qui parsèment le labyrinthe de cette ancienne friche industrielle. Dans une grande lumière pâle, Tom Tirabosco sirote sa cafetière à l’italienne en bon natif du Latium. Sa tanière est une clairière dans le béton de Plainpalais, tapissée de bestioles qui suivent du regard le défilé des journalistes venus récapituler l’œuvre.
«Trop grandiloqu