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Gaza: frappes meurtrières sur Rafah - deux otages libérés

Rafah est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l'Egypte. © KEYSTONE/AP/Fatima Shbair
Rafah est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l'Egypte. © KEYSTONE/AP/Fatima Shbair
Rafah est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l'Egypte. © KEYSTONE/AP/Fatima Shbair
Rafah est devenue le dernier refuge pour les Palestiniens coincés à la frontière fermée avec l'Egypte. © KEYSTONE/AP/Fatima Shbair
Palestiniens blessés dans les bombardements israéliens transportés au Kuwait Hospital à Rafah. © KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD
Palestiniens blessés dans les bombardements israéliens transportés au Kuwait Hospital à Rafah. © KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD
Des femmes palestiniennes sont assises dans les décombres dans un camp de réfugiés à Rafah, tout au sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD
Des femmes palestiniennes sont assises dans les décombres dans un camp de réfugiés à Rafah, tout au sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD
Des femmes palestiniennes sont assises dans les décombres dans un camp de réfugiés à Rafah, tout au sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD
Des femmes palestiniennes sont assises dans les décombres dans un camp de réfugiés à Rafah, tout au sud de la bande de Gaza. © KEYSTONE/EPA/HAITHAM IMAD


Publié le 12.02.2024


Israël a libéré lundi deux otages détenus lors d'une opération commando meurtrière à Rafah, dernier refuge pour des centaines de milliers de Palestiniens. L'offensive militaire israélienne d'envergure inquiète la communauté internationale.

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont répété leur opposition à une opération à grande échelle sans "projet crédible" visant à protéger les civils coincés à la frontière fermée avec l'Egypte à l'extrême sud du territoire.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment ordonné à l'armée de préparer une offensive sur Rafah où sont massés 1,4 million de Palestiniens selon l'ONU, la plupart ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois entre Israël et le Hamas.

Lundi, il a répété sa détermination à poursuivre "la pression militaire jusqu'à la victoire complète" sur le mouvement islamiste palestinien, dont Rafah est le "dernier bastion", pour libérer "tous nos otages".

Le ministère de la Santé du Hamas, qui a pris le contrôle à Gaza en 2007, a fait état d'une centaine de morts dans les bombardements menés en appui de l'opération israélienne.

Un "tournant"

Le succès de cette opération est "un tournant" dans la guerre qui montre que le Hamas est "vulnérable", a pour sa part affirmé le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1160 personnes, en majorité des civils tués ce jour-là, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré de "détruire" le mouvement islamiste qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. L'offensive israélienne a fait 28'340 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Pendant la nuit, les forces israéliennes ont libéré Fernando Marman, 60 ans, et Luis Har, 70 ans, deux otages israélo-argentins enlevés le 7 octobre dans le kibboutz Nir Yitzhak.

Les forces israéliennes ont fait irruption "avec des explosifs" au deuxième étage d'un bâtiment où étaient détenus les otages, "ont ouvert le feu sur des cibles aux alentours et ont libéré les otages", ont indiqué l'armée et le gouvernement. L'armée a mené par ailleurs des frappes aériennes sur "des dizaines de cibles du Hamas (...) afin de permettre aux soldats de quitter les lieux", a déclaré le bureau du Premier ministre.

"Sur la lune ?"

Les deux ex-otages ont été admis dans un hôpital près de Tel-Aviv où ils ont retrouvé leurs proches. Leur état est stable mais après 128 jours de captivité, ils montrent des "signes évidents" d'un "manque de soins médicaux", selon une porte-parole de l'hôpital.

"Il y avait beaucoup de larmes, des embrassades et peu de mots", a raconté Idan Bejerano, le gendre de Luis Har. "Nous sommes heureux aujourd'hui mais nous n'avons pas gagné. Ce n'est qu'une étape de plus vers le retour à la maison" des otages détenus à Gaza, a-t-il souligné, faisant écho aux familles qui pressent le gouvernement d'accepter un nouvel accord de trêve avec le Hamas.

Selon Israël, 130 otages sont toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées en Israël le 7 octobre. Une trêve d'une semaine fin novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

Face aux craintes internationales d'une offensive militaire majeure, M. Netanyahu a affirmé dimanche qu'Israël assurerait "un passage sécurisé" à la population pour quitter Rafah, sans préciser où elle pourrait aller.

"Ils vont évacuer" les Palestiniens. "Où ? Sur la lune ?", s'est interrogé à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. L'ONU ne s'associera pas à "un déplacement forcé de population" à Rafah, a pour sa part prévenu le porte-parole du secrétaire général de l'organisation.

La perspective d'une offensive est "terrifiante", s'est alarmé de son côté le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, tandis que le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan s'est dit "profondément inquiet" du sort des civils.

Bénéfices "énormes" d'un accord

Le Hamas a prévenu dimanche qu'une offensive sur Rafah "torpillerait" tout accord sur les otages, alors que des pourparlers sur une nouvelle trêve sont menés par l'Egypte et le Qatar. Le directeur de la CIA, Richard Burns, doit se rendre mardi au Caire pour poursuivre les discussions, selon des sources proches du dossier.

Un accord reste "possible", a affirmé lundi le département d'Etat américain, insistant sur les bénéfices "énormes" de la libération des otages contre une pause dans les combats.

Environ 1,7 million de personnes, d'après l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure.

Rafah, devenue un gigantesque campement, est le principal point d'entrée de l'aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population qui vit, selon le Programme alimentaire mondial (PAM) dans des "conditions proches de la famine".

ats, afp

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